lettre de soutien à Hervé Guy

Madame la Directrice Générale,


Hervé Guy, Adjoint scientifique et technique en Ile-de-France depuis 2002 s’est vu proposer sa mise à l’écart des travaux de la Direction interrégionale. La raison invoquée est une défiance de la part de sa hiérarchie, c’est pourquoi on lui accorderait un congé de recherche.

Les signataires de cette lettre s’opposent fermement à cette décision.

En effet, depuis 2002, Hervé Guy s’est efforcé de mener à bien les missions pour lesquelles il a été engagé : supervision des opérations de diagnostic et de fouilles, coordination des archéologues et des acti vités de recherches de l’interrégion relayant les décisions de la Direction scientifique et technique.
Il a pleinement assuré et assumé ce rôle dans un contexte particulièrement complexe. Il convient de rappeler que cinq Directeurs interrégionaux se sont succédé à Pantin. Ces changements de directeurs ont conduit à une absence de stabilité et à un pilotage des activités de l’interrégion à très court terme. L’Ile-de-France est en outre une région de très forte activité, occupant un grand nombre d’agents organisés autour de deux bases inadaptées. Dans ce cadre, Hervé Guy s’est avéré être un des rares interlocuteurs assurant cohérence et continuité de travail entre archéologues, administrateurs et aménageurs, et sur lequel les agen ts pouvaient compter.
C’est effectivement grâce à son dynamisme, son enthousiasme, sa grande capacité de travail, sa vaste culture scientifique, son ouverture d’esprit, ses qualités humaines et surtout son professionnalisme que de nombreux projets scientifiques ont pu voir le jour, se développer et aboutir.

Mentionnons entre autres :
- Le montage d’opérations (diagnostics et fouilles) alors même qu’à certains moments, il a été le seul
Adjoint scientifique et technique en activité en Ile-de-France.
- Le développement sans précédent des projets d’études archéologiques liés aux territoires des villes
nouvelles de Sénart et de Marne-la-Vallée.
- La mise en pratique des conventions passées avec les Universités, notamment la formation d’étudiants de Mast er 2 Pro par l’accueil de stagiaires, la formation de Master 1 en anthropologie, la participation grandissante des agents INRAP à l’enseignement supérieur.
- Le développement important des publications et de la participation des collègues à des colloques spécialisés, son soutien sans faille à la création d’un support éditorial régional. À ce titre l’Ile-de-France n’est désormais plus considérée comme une région où l’on publie peu.
- Son implication dans la mise en place de conventions entre le CNRS, le Ministère des affaires étrangères et l’INRAP pour les fouilles à l’étranger, qui ont permis la reconnaissance scientifique des agents de l’Institut, et ont contribué largement à valoriser l’Institut lui-même auprès de la communaut é scientifique. Cette action a été complétée par l’accueil d’archéologues étrangers sur des opérations franciliennes.
- Le rapprochement interinstitutionnel (Coll. Terr., CNRS, Universités, SRA) des paléolithiciens et mésolithiciens dans le cadre d’un Projet d’activité scientifique.
- L’essor des études anthropologiques sur le terrain et de façon plus générale le développement du travail en équipe chronologique ou thématique…

Hervé Guy a ainsi obtenu, très logiquement, la confiance non seulement de ses collègues de l’INRAP, bien entendu, mais également des prescripteurs du SRA Ile-de-France, d’universitaires, de chercheurs, d’archéologues de collectivités et d’aménageurs. Cette confiance s’est instaurée sur le long terme, elle demeure aujourd’hui. C’est pourquoi, la défiance de la directrice interrégionale actuelle à son égard, moins de trois mois après sa nomination est totalement incompréhensible, néfaste pour la profession et inconcevable sur des bases objectives.

Nous déplorons vivement cette décision et vous demandons instamment de reconsidérer votre position."